Diffusée lors du ramadan par la télévision publique algérienne, ENTV, la série El Dama a rencontré un record d’audience malgré les polémiques qu’elle a suscitées.
Cette série de 26 épisodes, écrite par Sara Berretima et réalisée par Yahia Mouzahem, situe son intrigue au cœur des rues du quartier de Bab El Oued où une mère tente de soustraire ses enfants au trafic de drogue. El Dama dépeint la violence des gangs et de leurs trafics au cœur de ce quartier.
Dès sa diffusion, une partie du public a reconnu la pertinence de cette série par la représentation réaliste qu’elle propose de ce quartier populaire d’Alger. L’universitaire Habiba Laloui a notamment mentionné la qualité d’écriture des dialogues qui reprend le langage des habitants de ce quartier. Selon elle, cette « rhétorique attire les spectateurs avides d’écouter leur propre langue à la télévision publique […] » et permet de comprendre, en partie, l’origine de son succès.
Des voix exprimant leur embarras se sont faites également entendre parmi les institutions et une frange des spectateurs. Ils reprochent à la série son langage cru et la violence des thèmes abordés. Pour se défendre, le réalisateur a expliqué que les enjeux traités par la série permettent de « discuter des sujets sociaux. »
Inspectant les moindres détails de ce programme, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) s’est notamment intéressée à un épisode dans lequel les initiales MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie), groupe classé comme terroriste, auraient été inscrites sur un mur. Le réalisateur s’est alors exprimé en affirmant que l’inscription indiquait « MRK », une référence directe à une série turque. Après ce litige, le ministre de la Communication Mohamed Bouslimani a annoncé la création d’une cellule dédiée au « suivi de la qualité des programmes du ramadan. »
Sources : Jeune Afrique, Le Point
