TUNISIE / Un « ciné-ferme » dans une serre à Ghardaïa

Alors qu’on ne recense plus qu’une douzaine de salles de cinéma dans toute la Tunisie à l’heure actuelle – concentrées en grande partie à Tunis, Adnène Helali a lancé dans le village de Ghardaïa (Nord-Est du pays) une initiative originale, un «ciné-ferme». Enseignant et organisateur du Printemps de Sbeïtla, un festival mêlant musique, danse et théâtre, il a aménagé une salle de cinéma à l’intérieur d’une serre, en plein terrain agricole.

Avec pour seul matériel un écran, un ordinateur, un appareil de projection et des balles d’avoine qui font office de sièges, le ciné-ferme a accueilli ses premiers spectateurs et fait salle comble fin février avec la projection de courts-métrages pour les enfants. A terme, Adnène Helali espère organiser d’autres projections ainsi que des ateliers culturels consacrés au cinéma, avec la participation de bénévoles.

«Les villageois ne peuvent pas aller vers la culture, la culture vient à eux», explique-t-il. «Ciné-Ferme est une invitation à meubler le vide dans nos campagnes, villages et montagnes par le cinéma et l’art. Dans ces champs on ne sème pas uniquement du blé, on sème aussi du cinéma dans les serres délaissées pour garantir une bonne moisson».

Malgré la promesse du Président de la République Béji Caïd Essebsi de développer le parc de salles de cinéma dans le pays, la situation reste morose. Le renouveau passe pour l’instant par des initiatives individuelles, comme par exemple la réouverture en novembre dernier du Cinévog du Kram (Nord du pays) après 20 ans d’inactivité. En l’absence de soutien de l’Etat, le réalisateur Moncef Dhouib en a financé seul la rénovation avec l’aide de mécènes et de la population.

Sources : Kapitalis, La Presse de Tunisie, RFI, Tekiano