« Tala’ Vision » (Le regard de Tala) est le tout premier film jordanien et arabe à remporter la médaille d’or du meilleur film narratif aux Student Academy Awards, aussi appelés les “Oscars des étudiants”, organisés en Californie. Une victoire qui permet aux réalisateurs de faire concourir leur œuvre dans la catégorie des courts métrages aux Oscars 2022.
Le court-métrage jordano-allemand raconte l’histoire de Tala, une fillette de 8 ans cloîtrée dans sa maison en Syrie alors que dehors, Daesh contrôle les rues de la ville. La seule fenêtre qui reste à l’enfant sur le monde extérieur est la petite télévision familiale. Mais bientôt, l’Etat Islamique l’interdit dans les foyers.
Dans une interview au Jordan Times, Murad Abu Eisheh, le scénariste et réalisateur du film raconte : « Je suis tombé sur un article de journal en 2014 sur Daech interdisant les télévisions. […] Je me souviens avoir lu l’article et pensé à toute cette génération d’enfants qui grandissait sans vue ni compréhension du monde extérieur« .
Jude Kawwa, coproducteur jordanien du film, explique : « Nous pensons que les médias, lorsqu’ils couvrent la guerre, parlent généralement de pertes et de destructions, mais nous ne parlons jamais vraiment des effets à long terme sur les enfants et comment cela affecte une génération entière”.
Filmé à hauteur de regard d’enfant, le film dramatique de 28 minutes plonge les spectateurs dans le quotidien de cette guerre à travers les yeux de la petite. Tala est interprété par Aisha Balassem, 10 ans, elle-même réfugiée Syrienne arrivée en Jordanie quelques années plus tôt. Aisha a un vécu tristement proche de son personnage : un père arrêté pendant la guerre, une mère absente, ne lui laissant d’autre choix que de s’occuper elle-même de ses frères et sœurs.
Murad Abu Eisheh, un réalisateur engagé
Né en Jordanie en 1992, le travail du jeune réalisateur met en lumière les enjeux humanitaires et politiques du monde arabe. « Tala’ Vision » est son troisième court métrage. Murad Abu Eisheh a déclaré au Jordan News : « Je veux faire des films qui racontent des histoires d’ici. Nous devons produire du cinéma de la région du Moyen-Orient ; main dans la main avec les locaux, pour un public international, et exposer les critiques auxquelles les gens sont confrontés ici ».
L’artiste est aussi coordinateur de « Follow The Nile », un programme de développement audiovisuel panafricain , qui soutient les jeunes cinéastes des pays du bassin du Nil.
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Sources: jordantimes.com, jordannews.jo, albawaba.com, mad-distribution.film
