Le nouveau film, Warboy du réalisateur roumain, Marian Crişan, est actuellement en tournage. D’un budget estimé à 700 000 €, le film est coproduit par les sociétés roumaines, Rova Film et Chainsaw Europe ainsi que par la société Parmis Film (Moldavie).
Écrit par Marian Crişan, le film prend place à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Il raconte l’histoire de Nicu, un adolescent très attaché aux chevaux de sa famille. L’armée appauvrie s’empare des biens des civils afin d’assurer sa survie en ces temps de guerre. De peur qu’elle emporte les chevaux, Nicu décide d’entamer un voyage dangereux dans les montagnes afin de les sauver.
Dans un entretien réalisé par Cineuropa, Marian Crişan explique que l’idée de faire un film sur la guerre lui est venue des histoires de son grand-père. « Il avait ces souvenirs de 1944 et 1945, quand il était adolescent et qu’il s’occupait des chevaux d’un riche voisin. Warboy est parti de ces souvenirs et de cette question : que signifiait la guerre pour un enfant à cette époque ? Que signifie-t-elle pour un enfant, quelle que soit l’époque ? »
Avec ce film, il souhaite également revenir sur le vécu des civils de cette époque. Selon lui, « la majorité des films [roumains] réalisés dans les années 1970 et 1980 trompaient le public et avaient une approche nationaliste. Ils ne disaient rien des familles restées au pays. C’est ce qui m’intéressait : faire un film de guerre en 2022, mais sans actes héroïques ni tranchées. D’un autre côté, je pense que ce que j’essaie de transmettre, c’est que l’histoire de cet adolescent de 1944 est universellement valable, quel que soit le moment où la guerre se déroule. »
L’article de Cineuropa met en lumière l’originalité du film du fait de son genre : un film historique. Le faible financement des œuvres audiovisuelles en Roumanie limite la production de films de genre, tels que les films historiques ou de guerre, car ils nécessitent des coûts de production plus importants que la moyenne.
Le problème du financement des films roumains, mais plus largement dans les Balkans, est un fait auquel de nombreux réalisateurs sont confrontés. Les réalisateurs Radu Jude (Roumanie), Teona Strugar (Macédoine) et Vladimir Perišić (Serbie) ont échangé sur ce problème lors de la conférence « Où en est le cinéma dans les Balkans ? », organisée par le Courrier des Balkans.
Sources : Cineuropa, Courrier des Balkans, Rova Films