Les films sélectionnés dans la catégorie Enjeux méditerranéens pour le 21ème PriMed sont :
– CHILD MOTHER de Yael KIPPER et Ronen ZARETZKY
– IF I CLOSE MY EYES de Francesca MANNOCCHI et Alessio ROMENZI
– NÉ EN SYRIE de Hernán ZIN
– SYRIE, LE CRI ÉTOUFFÉ de Manon LOIZEAU et Annick COJEAN
La 21ème édition du PriMed, Prix International du Documentaire et du Reportage Méditerranéen, aura lieu du 19 au 25 novembre 2017 à Marseille.
CHILD MOTHER
90 minutes, 2016
Réalisation : Yael KIPPER et Ronen ZARETZKY (Israël)
Production : Turtles Films (Israël)
« Child Mother » raconte l’histoire de femmes âgées nées au Maroc et au Yémen, forcées de se marier alors qu’elles étaient encore des petites filles. Des souvenirs d’une enfance perdue. Quand elles n’avaient que 5, 6 ou 10 ans, leurs parents les ont arrachées à la cour de récréation pour les marier à des hommes plus âgés. Elles se souviennent de la violence et de la peur qu’elles ont subies, tombant enceintes à l’âge de 11 ou 12 ans, et devenant mères alors qu’elles étaient encore des enfants.
Yael KIPPER est née en 1969 en Israël. Elle a suivi des études à l’école d’art Camera Obscura de Tel-Aviv. Depuis quinze ans, elle réalise et produit des documentaires, parmi lesquels « A talent for the land » (2014), « Displaced » (2008), « Shining stars » (2008), « The last fighters » (2006)…
Ronen Zaretzky a suivi des études à l’école d’art Camera Obscura de Tel-Aviv. Il a été rédacteur en chef du quotidien Haaretz. Il est rédacteur en chef de l’émission d’investigation Uvda diffusée sur la chaîne Keshet TV / Channel 2. Il est également producteur et réalisateur. Parmi ses derniers documentaires : « A talent for the land » (2014), « Super women » (2013), « Displaced » (2008), « The last fighters » (2006)…
IF I CLOSE MY EYES
54 minutes, 2016
Réalisation et Production : Francesca MANNOCCHI et Alessio ROMENZI (Italie)
Le Liban, avec ses 4 millions d’habitants, accueille environ 1,2 millions de réfugiés syriens. Des chiffres bien humiliants pour l’Europe qui, avec ses 500 millions d’habitants, est en perpétuelle bagarre pour en accueillir 1 million, et voit dans l’immigration une menace plutôt qu’une opportunité.
« If I close my eyes » nous parle de la vie des réfugiés syriens au Liban et surtout nous présente des histoires d’enfants que le système scolaire libanais ne peut pas accueillir. Près de 300 000 enfants – qui gardent le terrible souvenir de la guerre – seront exclus du système scolaire. Que vont-ils devenir ? Seront-ils obligés de travailler pour quelques dollars par jour, ou sera-t-on capable de leur offrir un avenir ? La génération des enfants réfugiés est en train de perdre l’un de ses droits fondamentaux : le droit à l’éducation et aux études.
Journaliste italienne, Francesca MANNOCCHI écrit pour divers magazines et émissions télévisées italiens et internationaux, notamment L’Espresso, Al Jazeera, MiddleEastEye, RAI 3 et SkyTg24. Son travail porte essentiellement sur les migrations et les zones de conflits. Ces dernières années, elle a travaillé en Tunisie, en Égypte, dans les Balkans, en Irak, en Libye, en Turquie et au Liban. En 2015 elle a remporté le Prix Franco Giustolisi pour une enquête sur le trafic de migrants et sur les prisons en Libye, et en 2016 le Prix Premiolino, prix italien du journalisme.
Alessio ROMENZI est un photographe italien qui a grandi dans un petit village des Apennins. Il a travaillé comme technicien en génie climatique et comme forgeron avant de s’installer au Moyen-Orient pour couvrir le printemps arabe dès ses débuts, en particulier en Égypte et en Libye. Il s’est par la suite intéressé à la Syrie. Son travail a été récompensé par l’UNICEF (Photo de l’année) et deux fois par le World Press Photo et le Picture of the Year International. Les photos d’Alessio sont régulièrement publiées dans les grands magazines internationaux et reprises par les organisations humanitaires internationales.
NÉ EN SYRIE
86 minutes, 2016
Réalisation : Hernán ZIN (Argentine)
Production : La Claqueta PC (Espagne), Contramedia Films (Espagne), Final Cut For Real (Danemark)
Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, environ 9 millions de Syriens ont quitté leur terre. Parmi eux, la moitié sont des enfants.
Filmé en 4K et avec une bande originale composée par Gabriel Yared, le documentaire « Né en Syrie » suit le chemin de sept jeunes enfants pendant un an. À travers leur regard, nous partageons leur vie, depuis la fuite de Syrie, en passant par les camps de réfugiés au Moyen-Orient, jusqu’à leur arrivée vers la terre promise, l’Europe. Et puis nous continuons de les suivre pendant leurs six premiers mois en Europe… Ce film est un témoignage unique de l’expérience des réfugiés.
Hernán ZIN est né à Buenos Aires en 1971. Après avoir suivi des études en relations internationales, il a passé ces vingt dernières années à voyager partout dans le monde, réalisant des documentaires et écrivant des articles et des livres.
Comme réalisateur, il a à son actif plusieurs films documentaires, parmi lesquels : « I want to be Messi » (2013), « Born in Gaza » (2014) et « 10 años con Bebe » (2016).
SYRIE, LE CRI ÉTOUFFÉ
72 minutes, 2017
Réalisation : Manon LOIZEAU (France) – co-écrit avec Annick COJEAN
Production : Magnéto Presse, avec la participation de France Télévisions (France)
C’est une plainte. Une plainte étouffée, mais assourdissante. Un cri silencieux dont les soubresauts déchirent les murs des prisons, des sous-sols, des antichambres de la mort. C’est le cri des femmes syriennes violées depuis six ans dans les geôles de Bachar al-Assad. Un crime organisé, réfléchi, car il est fondé sur l’un des tabous les mieux ancrés dans la société traditionnelle syrienne et il joue sur le silence des victimes, convaincues de risquer le rejet par leur propre famille, voire une condamnation à mort. Le viol comme arme de guerre en Syrie est aussi le crime le plus tu. C’est un moyen pour détruire non seulement la femme et son identité, mais aussi pour briser sa famille, son clan, et toute forme de résistance.
Comment en Syrie le corps de la femme est-il devenu territoire de guerre ? C’est la question que soulève ce film en donnant la parole à des femmes jusque-là emmurées dans la honte et le silence.
Manon LOIZEAU a travaillé comme journaliste pendant 8 ans en Russie, de 1994 à 2002, pour la BBC, Le Monde et pour Capa. Elle a commencé à réaliser des documentaires en 1997 à Moscou pour France 2, Arte, Canal +, ayant principalement pour sujet les droits de l’homme, des endroits interdits, ou des pays interdits tels que la Tchétchénie où elle a travaillé pendant plus de 10 ans. Après la Russie, elle a réalisé plusieurs films en Afghanistan, en Inde et au Pakistan.
Ces dernières années, elle a réalisé des films essayant de raconter l’espoir et le désespoir de l’Iran. Au fil des ans, elle a été animée par l’idée de raconter des histoires inédites, de faire entendre des voix que l’on interdit de parler – en Syrie, au Yémen et à nouveau en Tchétchénie.