Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaïd, s’est rendu vendredi 10 juin à Salé, afin d’inaugurer l’ouverture d’une salle de cinéma. Intégrée au cœur du complexe culturel Mohamed Hajji, elle est la première des 150 salles polyvalentes (cinéma, théâtre et spectacle) que le Royaume souhaite ouvrir sur son territoire.
Pour Mehdi Bensaïd, « ce projet cinématographique est important, vu qu’il renforcera le champ culturel en donnant un dynamisme nouveau au cinéma dans notre pays et en fidélisant l’adhésion des jeunes. » L’une des ambitions du projet est de développer la culture sur l’ensemble du pays afin de toucher toutes les classes sociales. Pour ce faire, le gouvernement s’appuie sur le réseau des maisons des jeunes et de la culture qui représente environ 900 lieux culturels, présents à la fois dans les zones urbaines et rurales. Le tarif est également un élément décisif ; selon le Ministre, il ne dépassera pas 20 dirhams (2€).
L’ouverture de 150 nouvelles salles d’ici décembre 2022 pose la question de la création artistique et cinématographique. Selon Mehdi Bensaïd, il est donc important de « répondre aux demandes des artistes » mais aussi de soutenir les producteurs. La culture est « rentable » et c’est pourquoi le Royaume s’implique, précise-t-il.
Afin de réaliser ce projet, il est également nécessaire de solliciter le secteur privé national et international. Point, que le Ministre souhaite effectivement développer. Après la pandémie, le soutien dédié aux tournages de productions étrangères sur le territoire a été augmenté. Attirer des productions internationales permettrait de faciliter la collaboration et le développement de coproductions entre le Maroc et les sociétés étrangères. L’ouverture récente de la Commission du Film de Dakhla en est l’illustration.
Les exploitants de salles privées participent également au développement des lieux de diffusions culturels. Comme l’explique le Ministre, « On encourage un investisseur à investir dans 25 complexes culturels avec trois salles de cinéma chacun. Ces projets seraient installés dans des villes moyennes comme Berkane, Oujda, Ouarzazate… » À l’instar des tournages, ces initiatives privées sont soutenues par le Centre cinématographique marocain.
Au delà de l’argument financier et partenarial, Mehdi Bensaïd explique au micro de l’Info en Face, qu’ils sont « en train d’étudier la loi pour réformer le Centre cinématographique marocain. L’idée est de créer une cinémathèque pour conserver ce qu’ont fait nos aïeuls. Ainsi, on permettra au CCM de jouer son rôle principal de soutien au cinéma marocain et d’intéresser davantage de studios internationaux à venir tourner chez nous. »
Développer ainsi les lieux de projections, la coproduction et le patrimoine, sont des moyens de s’affirmer, pour le Maroc, en tant qu’acteur important et attractif du secteur cinématographique.
