L’acteur et metteur en scène libanais Kassem Istanbouli s’est lancé, avec son association Tiro for Arts, dans la réhabilitation du Empire Cinema de Tripoli, au Liban. Datant des années 1940, le bâtiment est le dernier cinéma encore debout, parmi les cinq de la place Tell. Il est fermé depuis 1988. Même si Tripoli est la deuxième plus grande ville du pays, elle est la ville la plus pauvre du Liban. Sans compter le rôle de la guerre et de l’ouverture de nouveaux multiplexes en périphérie, cette situation économique a conduit à la négligence de ces lieux culturels et inévitablement à leur fermeture.
C’est dans ce contexte que l’association Tiro travaille depuis 8 ans à la restauration de lieux culturels abandonnés. Elle a notamment rénové trois salles de cinéma et de théâtre dans la ville de Tyr. Leur ambition est de proposer aux habitants une offre culturelle. Cela passe par des festivals, du théâtre, une bibliothèque ou encore des studios. Comme l’explique le directeur Kassen Istanbouli, « L’association Tiro for Arts dénonce depuis 8 ans le manque d’espaces et de projets culturels […] hors de Beyrouth. Les populations qui appréciaient le cinéma et le théâtre dans le passé […] souffrent d’un abandon complet. Nous croyons fermement que la création et le partage de la culture génèrent une identité et renforcent la coexistence au Liban ».
Le directeur et son équipe, composée d’un Syrien, d’un Palestinien, d’un Libanais et d’un Bangladais, travaillent toutes les semaines à la restauration de l’Empire Cinema de Tripoli. Afin que ce projet voie le jour, l’association collabore avec la Fondation DOEN et la Fondation euro-méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’Homme. Elles ont pour mission de soutenir les initiatives sociales et humanitaires notamment par des appuis financiers.
Sources : AP News, News 24, Liban News, Tiro