LIBAN / Des prêts subventionnés pour le cinéma libanais

« Very Big Shot » de Mir-Jean Bou Chaaya, l’un des succès récents du cinéma libanais.

Alors que l’Etat n’accorde chaque année que 100 000 dollars pour soutenir l’industrie cinématographique libanaise, la Banque du Liban a émis au mois d’avril une circulaire permettant aux producteurs de bénéficier de prêts subventionnés.

Ces prêts, dont le taux d’intérêt est inférieur à 1%, sont destinés à soutenir la production de films, de téléfilms, de documentaires et de films pédagogiques. Riad Salamé, Gouverneur de la Banque du Liban, estime que 180 millions de dollars pourraient ainsi être distribués dans le secteur audiovisuel.

Le montant maximum du prêt est fixé à 3 millions de dollars par projet. Pour en bénéficier, la production doit s’effectuer au minimum à 90% sur le territoire libanais, et le projet doit permettre de créer de l’emploi sur le marché libanais, d’accroître la richesse nationale et de contribuer à l’innovation intellectuelle.

Selon le journal L’Orient-Le Jour, le dispositif a été accueilli favorablement par les acteurs de l’audiovisuel, même si des réserves ont été émises.

«Cet instrument financier donnera une liberté qui manquait aux producteurs», explique le réalisateur Khalil Joreige («A Perfect Day», «The Lebanese Rocket Society»). «Mais il faut éviter d’uniformiser les pratiques cinématographiques au Liban. Une conséquence possible de cette circulaire est que l’on ne prêtera qu’aux riches et que cela fera exploser les budgets des films et augmentera le coût moyen de production. Les films indépendants pourraient difficilement s’en sortir, ce qui nuirait à la pluralité du cinéma».

En 2015, malgré le manque de financements, 31 films ont été produits au Liban (contre une dizaine par an en moyenne entre 2006 et 2010) avec un total de 32,4 millions de dollars investis. Comme «il est très risqué d’investir dans le cinéma», selon Maya de Freige, Présidente de la Fondation Liban Cinéma, «les producteurs essaient en général de coproduire leurs films avec un pays étranger».

Source : L’Orient-Le Jour