Réalisé par Saaed Al Batal et Ghiath Ayoub, Still Recording est sorti dans les salles obscures françaises mercredi 27 mars. Ce documentaire nous plonge dans le quotidien de la guerre en Syrie pendant plus de 4 ans, à travers les yeux de jeunes syriens.
Saeed, étudiant ingénieur à Damas, vit à Douma, dans la Ghouta orientale, à 20 kilomètres de la capitale syrienne. Dès 2011, il prend part à la révolution en tant que photographe et cameraman, afin de documenter les événements. Quelques temps plus tard, son ami Milad, étudiant aux Beaux-Arts de Damas, le rejoint. Ils vont ensemble créer une sorte de « réseau de filmeurs qui font corps avec les habitants meurtris« , selon les mots de la réalisatrice Marie-Pierre Brétas, membre de l’ACID. En effet, 8 vidéastes vont enregistrer près de 450 heures d’images, de 2011 à 2015.
C’est un travail gigantesque qui documente la guerre et témoigne de ce qui s’est passé, vu de l’intérieur. On découvre au départ l’euphorie présente dans la ville, puis, peu à peu, le désenchantement et la détresse des habitants, prisonnier de cette guerre et du siège de Douma.
A posteriori, le réalisateur Saaed Al Batal explique que « le film porte avant tout un désir de compréhension. » Il s’attache à la fois à montrer les contradictions liées à la guerre mais s’interroge également sur la place de l’artiste dans la société.
Still Recording a été sélectionné dans de nombreux festivals et a remporté plusieurs prix à l’international. Présenté pour la première fois à la Semaine de la Critique de Venise, il y a reçu le prix du public, le prix FIPRESCI (fédération international de la critique cinématographique) et le prix de la meilleure réalisation technique.
Sources: https://www.lacid.org, http://www.films-de-force-majeure.com