La nouvelle série dramatique en cinq épisodes diffusée par la chaîne de télévision nationale serbe RTS, divise le pays. Basée sur des images et documents d’archives, « Porodica » (« La famille » en serbe) documente vingt ans après les faits, l’arrestation controversée du président de l’ex-Yougoslavie, Slobodan Milošević et son extradition jusqu’au Tribunal Pénal International de La Haye. Une production gardée ultra secrète jusqu’à sa sortie, « c’est la première production grand public et à gros budget à présenter Slobodan Milošević en tant que personnage dramatique », rapporte Emerging Europe.
1er avril 2001, l’ancien président serbe est arrêté dans sa résidence de Belgrade. Poursuivi pour corruption, accusé de privatisations irrégulières et de liens avec la mafia serbe, il est aussi poursuivi pour crimes de guerre pour les guerres civiles yougoslaves menées dans les années 1990. Pendant 3 jours, ses partisans s’opposent à la police pour entraver l’arrestation. Premier président à être traduit par la justice Internationale, Slobodan Milošević est inculpé de 66 chefs d’accusation et accusé de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis en Croatie, en Bosnie et au Kosovo de 1991 à 1999.
Une présentation des faits qui divise
Les téléspectateurs de la série connaissent déjà le dénouement de l’histoire, mais l’interprétation des faits divise toujours profondément. Les réactions ne se sont en effet pas faites attendre. Les enfants de Milošević ont menacé de poursuivre la société de production Firefly si l’émission n’était pas interrompue. Zoran Živković, ancien premier ministre de la Serbie de 2003 à 2004, lâche sur Twitter : « La série Porodica est un mensonge et raconte des choses stupides au profit des crétins ».
D’autres accusent au contraire la série d’ambiguïté sur les raisons de l’arrestation de M. Milošević, et d’ignorer le contexte plus large des événements en Yougoslavie qui ont conduit à la chute du régime Miloševic. Ils reprochent la série de « relativisme moral, autrement dit d’avoir humanisé le personnage par le biais de son histoire familiale ».
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Sources: courrierdesbalkans.fr, emerging-europe.com, courrierinternational.com, leparisien.fr
