MAROC / Un article du projet de loi sur l’industrie cinématographique inquiète

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Adopté à la fin de l’année 2024, le projet de loi n° 18.23, relatif à l’industrie cinématographique et portant sur la réorganisation du Centre cinématographique marocain, modifie l’organisation du secteur.

Ce texte a été construit avec la volonté du ministre de la Culture, Mohamed Mehdi Bensaid, de redéfinir l’industrie cinématographie. Comme l’explique dans L’Opinion, Mohamed Khouna, Président de la Commission d’aide à la numérisation et à la modernisation des salles de cinéma au CCM, « le nouveau texte marque une modernisation essentielle pour adapter l’écosystème cinématographique aux réalités d’aujourd’hui ». « Cette loi va apporter une transparence à tout l’écosystème. Elle permettra également aux investisseurs, notamment les nouveaux, de considérer le Royaume sous un jour différent et plus attractif », explique-t-il.

Toutefois, l’article 23 de cette loi inquiète particulièrement les distributeurs exploitants de salles, en particulier le groupe Megarama. Cette article interdit à toute société de distribution de films d’exploiter des salles de cinéma ou même de détenir des parts dans une entreprise d’exploitation cinématographique.

La compagnie française Megarama, exploitante de salles et distributrice de films au Maroc depuis près de 20 ans, représente aujourd’hui 82 % des parts de marché de l’exploitation avec ses 48 salles et 35 % des parts de la distribution au sein du pays. Son président et fondateur, Jean-Pierre Lemoine voit cette réforme d’un très mauvais œil.

Interrogé par Le Monde, il exprime son mécontentement : « Nous sommes arrivés il y a plus de vingt ans au Maroc, nous avons construit à Casablanca le premier multiplexe d’Afrique, j’ai investi des millions d’euros ici, alors si c’est pour travailler dans un climat de défiance, je préfère vendre. »

Toutefois, pour les défenseurs de cette mesure, elle vise à rééquilibrer l’industrie. Comme l’explique Mohamed Mehdi Bensaid, également PDG de Facility Event, « Ce n’est pas une punition pour Megarama ou d’autres acteurs dominants. C’est une réponse nécessaire pour restaurer l’équité dans un écosystème déséquilibré ». Ce déséquilibre reste pourtant discuté par les entreprises concernées qui avaient demandé, sans succès, le retrait de cette mesure.

Sources : Le Monde, TV5 MONDE, HESPRESS, L’Opinion

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