Prévue de longue date, la fermeture du diffuseur public israélien, l’IBA (Israel Broadcasting Authority), a pris effet le mercredi 10 mai. Il doit être prochainement remplacé par un nouvel organisme de diffusion.
Les journalistes et techniciens de la première chaîne publique se sont réunis et ont entonné l’hymne israélien mardi soir, quelques minutes avant l’arrêt définitif des programmes de l’IBA.
Ce n’est qu’à la dernière minute que le personnel et les journalistes de l’IBA ont été prévenus de l’arrêt des programmes. Mardi soir, Geoula Even, présentatrice de « Mabat », l’une des émissions les plus emblématiques de la première chaîne de télévision, annonçait en larmes aux téléspectateurs qu’il s’agissait de la dernière édition.
Après 52 ans de diffusion (dont 49 pour la télévision), l’IBA a cessé d’émettre mercredi matin, soit 5 jours avant la date initialement prévue. Seule une vingtaine d’employés est restée dans les locaux pour assurer la retransmission du Concours de l’Eurovision. Les 8 chaînes de radio publiques, quant à elles, ne diffusent plus que de la musique.
Le nouveau diffuseur public, baptisé PBC (Public Broadcasting Corporation) ou Kan en hébreu, doit prendre le relais à partir du 15 mai, à moins d’un ultime veto du Parlement.
La mue du service audiovisuel public préoccupe le gouvernement israélien depuis 2014, date à laquelle un projet de loi a été adopté pour remplacer l’IBA, jugée vieillotte et trop coûteuse par le Ministre de la Communication en place à l’époque.
Depuis, la fermeture de l’IBA a été reportée à plusieurs reprises, sur fond de bras de fer entre le Premier Ministre, Benyamin Netanyahou, et son Ministre des Finances, Moshe Kahlon. M. Netanyahou souhaitait en effet faire marche arrière sur cette réforme qu’il avait pourtant d’abord soutenue. Un accord a finalement été trouvé en mars dernier grâce à un montage complexe, notamment concernant la branche informations du nouvel établissement.
Selon l’AFP, de nombreux commentateurs israéliens voient « la volonté d’emprise de Benyamin Netanyahu sur l’information » comme un facteur primordial de la crise traversée par l’audiovisuel public.
Sources : AFP, Satellifax, i24News, France 2 Moyen-Orient, ESCToday
