ESPAGNE / La vampire de Barcelone de Lluís Danés

Le 18 janvier dernier, le clap de fin a retenti pour La vampire de Barcelone. Lluís Danés, réalisateur espagnol notamment connu pour Llach : La revolta permanent (2006), s’est essayé à la fiction avec ce nouveau long-métrage.

Il a plongé son équipe dans un film d’époque qui raconte la vie d’Enriqueta Martí, une prostituée barcelonaise accusée d’une série de crime au début du XXème siècle. C’est à Nora Navas (Pain & Glory, 2019, Pain noir, 2010) que revient la charge d’incarner cette femme. À ses côtés on retrouve Roger Casamajor (Pain noir, 2010), Bruna Cusí (Été 93, 2017) et Sergi López (Le labyrinthe de Pan, 2006).

La vampire de Barcelone
Image promotionnelle de La vampire de Barcelone
Durant un mois, les équipes de production ont envahi la zone industrielle de Martorell.

Un décor de 5 000 mètres carrés a été édifié pour recréer les ruelles et bâtiments de la capitale catalane. C’est un aspect onirique que le réalisateur a voulu donner à ses plans. Pour cela les rues sont composées de vrais pavés, mais les murs sont faits en tissu et en vieux sacs. Sa volonté était de jouer avec le rêve et la réalité. Dans cet entrepôt, divers espaces ont été imaginés, et notamment une salle pleine de miroirs qui devient un bordel une fois la caméra allumée. Lluís Danés confronte la Barcelone moderne et lumineuse, et le quartier ravagé de Raval où Enriqueta a vécu.

L’attention portée au décor en fait un acteur à part entière du film. De plus, des plans en couleur et des images en noir et blanc se succèdent. Ils ajoutent une épaisseur à ce que le réalisateur imagine comme « une sorte de sombre conte gothique avec des touches de thriller et de magie ».

Décor Barcelone
Décor recréant les ruelles de Barcelone

L’affaire se déroule en 1912, trois ans après la « semaine tragique » qui avait vu s’affronter les ouvriers et l’armée. Dans ce décor, comme l’indique le synopsis, « deux villes coexistaient côte à côte : l’une bourgeoise et moderniste, l’autre sordide et carrément crasseuse. La disparition de Teresa Guitart, fille d’une riche famille, choque tout le pays, et la police identifie un suspect : Enriqueta Martí, surnommée le vampire du Raval. Le journaliste Sebastià Comas va s’enfoncer dans les rues labyrinthiques, les bordels et les secrets cachés de ce quartier, où il sait qu’il va découvrir la vérité sur les horribles meurtres d’enfants dont cette femme est accusée. Bientôt, il découvrira qu’il existe une élite cachée qui fait tout son possible pour dissimuler ses vices… coûte que coûte ».

Ce long-métrage est pour le réalisateur, un écho des exploitations des enfants.

Si une légende noire entoure la figure d’Enriqueta Martí, le film révèle son innocence. Tout comme le livre El suelo bajo los pies d’Elsa Plaza publié en 2009. L’idée alors développée est qu’Enriqueta a été utilisée afin de couvrir un réseau pédophile servant les élites de la ville. Pour le réalisateur « Malheureusement, ce film pourrait se situer à n’importe quelle époque et dans n’importe quelle société. La pédophilie et l’abus des plus faibles sont universels ». L’histoire d’Enriqueta ne serait donc pas celle d’une criminelle monstrueuse. Le réalisateur affirme que « Les monstres existent, mais ce ne sont pas ceux dont on nous a parlé. Ils sont beaucoup plus effrayants parce qu’ils sont réels. Lorsque le pouvoir a des alliés comme la police ou la presse, il peut être absolument destructeur » comme l’indique Lluís Danés.

Si le travail de post-production vient de commencer, le film est attendu dans les salles pour cet automne.

Sources :
http://www.allocine.fr
https://cineuropa.org
https://www.elperiodico.com
https://www.lavanguardia.com
https://www.imdb.com

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