Les professionnels du secteur du cinéma expriment, à nouveau, leurs inquiétudes face à la suppression* du Fonds d’aide aux techniques et aux industries cinématographiques (FDATIC). Ce fonds constituait l’unique aide gouvernementale à la production cinématographique en Algérie. Le 4 juin 2022, une nouvelle lettre ouverte, signée par plus d’une cinquantaine d’acteurs du cinéma, a été remise au ministère de la Culture.
Avec cette lettre, les auteurs rappellent l’importance du cinéma dans la construction d’un récit commun. « À travers [le cinéma], nous existons en tant que peuple et notre pays tout entier rayonne. Le cinéma véhicule notre langue, notre culture, notre histoire, notre identité, notre esprit et nos luttes. Si nous ne pouvons plus raconter nous-mêmes notre histoire et mettre en scène nos univers, nous prenons le risque que d’autres le fassent à notre place ; nous prenons le risque d’être dépendants uniquement de fonds étrangers et de ne plus pouvoir porter notre voix librement. » Les auteurs argumentent également sur la reconnaissance du cinéma algérien. Le fonds a participé à la subvention de films récompensés lors des plus grands festivals internationaux avec, entre autre, la Palme d’Or pour Chroniques des Années de Braise (1975) de Mohammed Lakhdar-Hamina.
Ce n’est que deux jours après la parution de cette lettre que la ministre de la Culture, Soraya Mouloudji, a organisé une rencontre avec les acteurs du cinéma. Elle a répondu aux inquiétudes des professionnels en affirmant que « l’État algérien n’abandonnera pas le soutien à la production cinématographique car c’est l’un des principaux maillons pour l’avancement de l’industrie cinématographique nationale […] » Un nouveau fonds de substitution, élaboré en collaboration avec le secteur, est en cours de développement et sera effectif « dans les prochaines semaines. »
* Suppression que nous évoquions dans un article datant du 5 avril dernier.
Sources : Algérie Part, L’Expression, L’Expression, Libération