SYRIE / The Cave met en lumière le combat de médecins syriens

Le réalisateur syrien Feras Fayyad a été nommé aux Oscars 2020, dans la catégorie meilleur film documentaire, pour son long-métrage The Cave. Déjà en 2018, il paraissait dans cette catégorie avec Last Men in Aleppo dans lequel il filmait le quotidien des secouristes volontaires au cœur d’Alep après cinq années de guerre.

The Cave
Affiche de The Cave

Le contexte reste le même avec The Cave, celui de la guerre. Mais cette fois, le réalisateur suit les médecins d’un hôpital souterrain qui tentent de sauver des vies dans cet environnement hostile. Feras Fayyad s’attache notamment à faire le portrait du Dr Amina Ballour, pédiatre et médecin-chef de « la Grotte », et de ses collègues Samaher et le Dr Alaa. Ces femmes qui revendiquent leur droit à travailler de la même manière que les hommes.

Bande annonce The Cave

Amina Ballour a grandi dans l’est de la Ghouta, à la sortie de Damas. Enfant, elle voulait devenir ingénieure. Devant le refus de sa famille, elle a choisi une carrière médicale. Après avoir terminé ses études, elle s’est mise à soigner les blessés de la Ghouta orientale. Mais face aux bombardements constant des installations médicales, le personnel hospitalier a dû se terrer dans la clandestinité. C’est ainsi que, depuis 2013, Amina Ballour travaille dans l’hôpital souterrain nommé « The Cave ». En 2016, elle en devient sa directrice. Elle a dû se battre contre les pénuries de fournitures et le sexisme généralisé.

Elle a accepté la présence du réalisateur syrien dans son hôpital, à une seule condition : que jamais ses caméras n’empêchent les soins. Pour elle, le « principal objectif de ce film était de dire la vérité car nous pensions à l’époque que personne ne survivrait ».
Après l’avoir visionné, elle a questionné Feras Fayyad sur ses choix éditoriaux : « Je lui ai demandé où sont mes enfants ; les enfants qui ont perdu leurs jambes, qui ont perdu leurs mains ? ». Celui-ci lui a répondu qu’une grande partie de ces images étaient trop traumatisantes pour être montrées. Qu’il fallait montrer les luttes plus larges du peuple syrien.
Pour elle, c’était aussi l’occasion d’encourager les filles à lutter contre le sexisme de la société syrienne. Par son témoignage, elle a souhaité encourager les jeunes filles à s’engager dans des métiers traditionnellement réservés aux hommes.

En 2018, Amina Ballour a dû fuir en Turquie quand l’hôpital a fermé. Depuis sa nouvelle position, elle fait campagne pour les droits des femmes. Elle travaille notamment pour une collecte de fonds au profit des femmes dirigeantes dans les zones de guerre, et tente d’offrir une éducation aux filles dans les pays en conflit.

Sources :
http://www.allocine.fr
https://aawsat.com
https://www.francetvinfo.fr
https://www.nationalgeographic.com

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