FRANCE / Une semaine en ligne riche en émotions pour le PriMed 2020

PriMed 2020

Les conditions sanitaires n’ont pas permis à la 24e édition du PriMed – le Festival de la Méditerranée en images, de se dérouler dans les salles marseillaises. Mais grâce à la générosité des réalisateurs sélectionnés, et à la volonté du CMCA, l’édition 2020 a pu avoir lieu en ligne.

Ce nouveau format a été un franc succès. Les internautes ont été près de 100.000 à visionner les extraits de films mis sur les réseaux sociaux. Ils ont été plus de 12.000 à visionner, dans leur entier, les 23 documentaires retenus pour cette édition.

Le festival 2020 a débuté par la compétition du Prix du Public. Du samedi 28 novembre midi au lundi 30 novembre midi, 5 courts-métrages étaient accessibles. Les internautes ont pu les visionner avant de voter pour leur film préféré. Du dimanche 29 novembre au vendredi 4 décembre, les moyens et longs-métrages sélectionnés dans les différentes catégories du PriMed étaient disponibles sur le site www.primed.tv. Enfin, samedi 5 décembre, les documentaires lauréats ont été diffusés une nouvelle fois.

La Remise des prix a, elle aussi, a eu lieu en distanciel. C’est par visioconférence que les divers membres du jury et partenaires ont décerné les récompenses aux œuvres primées. Les réalisateurs, producteurs, jurés et partenaires ont ainsi pu échanger malgré la distance. La Remise des prix a aussi été diffusée en live sur Facebook.

Malgré les difficultés et les conditions particulières, le Prix des Jeunes de la Méditerranée a pu une nouvelle fois se tenir. Grâce à l’engagement des enseignants du pourtour méditerranéen, plus de 2 000 élèves ont pu étudier les différents documentaires sélectionnés. Même si des discussions n’ont pas pu être organisées entre les différents établissements, les débats ont eu lieu à l’intérieur des classes. Comme en témoigne ces vidéos tournées en Algérie, en Italie ou en Tunisie.

Les deux mentions du concours “Moi, citoyen Méditerranéen” ont été remises. La mention Sud, parrainée par CFI, a été décernée à Asma Berrah du Lycée International Alexandre Dumas (Alger, Algérie). La mention Nord de la Méditerranée a été attribuée à Laura Nucera du Lycée européen Tommaso Campanella (Reggio de Calabre, Italie).

Grand Prix Enjeux Méditerranéens – Parrainé par France Télévisions

MÈRES de Myriam BAKIR
62 minutes, 2020
Production : Sedna Films (France), Abel Aflam (Maroc)
en coproduction avec TV 2M (Maroc), Lyon Capitale TV (France), Ostinato Production (France)

Au Maroc, l’article 490 du code pénal condamne les mères célibataires à de la prison ferme. La société, quant à elle, les fustige comme des parias.
Pour les défendre, Mahjouba Edbouche a fondé l’association Oum El Banine (mère des enfants) qui accueille les femmes enceintes non mariées.
Dans ce lieu qui les protège, la réalisatrice nous entraîne dans leur quotidien et nous montre leur parcours, de leur arrivée à l’association jusqu’à la naissance d’un enfant et parfois jusqu’à la réconciliation avec leur famille.

De parents marocains, Myriam BAKIR est née à Paris. Après des études au Conservatoire Libre du Cinéma Français à Paris, puis un cycle de formation à la photographie aux États-Unis et une expérience professionnelle à la télévision aux Antilles, elle réalise trois courts-métrages.
Samia” avec Neza Rahil, prix du Public aux Rencontres Cinématographiques de Meknès, prix d’interprétation féminine au Festival National de Casablanca, est diffusé sur Canal+.
En 2011, son premier long-métrage “Agadir-Bombay” avec Noufissa Benchehida, obtient le prix d’interprétation féminine au Festival National du Film de Tanger. Dans ce film sur la place de la prostitution au Maroc, c’est toujours la position de la femme que la réalisatrice défend. Aujourd’hui son œuvre sert de plaidoyer auprès d’associations de défense des droits des femmes et des enfants. Avec le concours du Ministère de l’Éducation Nationale marocain, il est régulièrement visionné dans les établissements scolaires.

Avec “Mères”, Myriam BAKIR signe son premier documentaire. La réalisatrice se réfère au réel, celui de Mahjouba Edbouche, femme engagée auprès des mères célibataires au Maroc. Le film confronte son action, le sort de ces femmes et la loi qui les condamne.


Prix Mémoire de la Méditerranée – Parrainé par l’INA (Institut National de l’Audiovisuel)

THE WEAVERS (Les Tisserandes), de Dimitris KOUTSIABASAKOS
52 minutes, 2020
Production : Domaine Gerovassiliou (Grèce)

En 1963, IM, une association caritative suédoise, établit à Vlasti, un village montagneux de Grèce, un centre de tissage.
Pendant 25 ans, cette aventure interculturelle soutiendra les femmes de ce village sévèrement touché par les guerres, la pauvreté et l’abandon.
The Weavers” offre un regard doux-amer sur le développement de la campagne grecque.

Dimitris KOUTSIABASAKOS est né en 1967. Il a étudié la réalisation cinématographique et télévisuelle à l’Institut National de la Cinématographie V.G.I.K. de Moscou. Il a réalisé de nombreux documentaires, séries, courts-métrages et longs-métrages. Parmi ses dernières œuvres : “The Grocer” (2013, 81 et 52 minutes – Prix à la diffusion France 3 Corse ViaStella au PriMed – le Festival de la Méditerranée en images en 2015), “Becoming an actor” (2014, 61 minutes), “Silent Witness” (2016, 72 minutes) et “Yannis Kastritsis: the man and his shadow” (2017, 72 minutes).


Prix Première Œuvre – Parrainé par la RAI (Radio Télévision Italienne)

ONE MORE JUMP (Encore un saut), de Emanuele GEROSA
83 minutes, 2019
Production : GraffitiDoc (Italie), Amka Films Productions (Suisse), ITAR Productions (Liban), Rai Cinema (Italie)

Abdallah, athlète professionnel de parkour, a réussi à s’échapper de Gaza.
Son ami Jehad, lui, y vit toujours. Il y entraîne de jeunes athlètes pour qui le sport reste le seul espace teinté d’espoir au milieu du conflit.
Faut-il partir pour accomplir ses rêves ou rester pour se battre pour son pays ? La question forme le fil rouge de ce récit bouleversant sur le dépassement personnel.

Emanuele GEROSA est né en 1975 à Rovereto, en Italie.
Il a étudié l’histoire contemporaine à l’Université de Bologne, en Italie, avant de partir vivre en Espagne où il a travaillé comme réalisateur et auteur de documentaires, séries TV et spots publicitaires. De retour dans son pays, à Milan, il se consacre à la réalisation de documentaires. En 2015, il réalise son premier long-métrage documentaire, “Between Sisters”. Il a été présenté dans de nombreux festivals internationaux et a reçu plusieurs prix, en Italie, en Égypte, en Espagne et en France.
En 2019, Emanuele a terminé son nouveau documentaire, “One More Jump”, présenté en première en octobre 2019 au Festival du film de Rome (Italie).


Prix Art, Patrimoine et Cultures de la Méditerranée

QUEEN LEAR (Reine Lear), de Pelin ESMER
84 minutes, 2019
Production : Sinefilm (Turquie)

Une troupe de théâtre ambulant composée de paysannes turques, se produit au fil des routes poussiéreuses et périlleuses qui mènent aux villages les plus reculés dans les montagnes, où même l’eau potable est difficilement accessible. Elle transforme le roi Lear de Shakespeare, en reine Lear.

Pelin ESMER est une cinéaste turque basée à Istanbul. Après des études de sociologie, elle s’oriente vers le cinéma. Alors qu’elle travaillait comme assistante réalisatrice dans le cinéma, elle a commencé à réaliser ses propres films. Après son premier documentaire “The Collector”, elle fonde sa société cinématographique Sinefilm et écrit, réalise et produit : “The Play” (“Oyun”, primé au PriMed – le Festival de la Méditerranée en images en 2006), “10 to 11”, “Watchtower” et “Something Useful”. Ses films ont été projetés dans de nombreux festivals à travers le monde, notamment à San Sebastian, Toronto, Rotterdam, Tribeca, Tallinn, Göteburg et ont reçu plusieurs prix.


Prix des Jeunes de la Méditerranée

ONE MORE JUMP (Encore un saut), de Emanuele GEROSA

Retrouvez le résumé plus haut.


Prix Court méditerranéen (Prix du Public)

DOUMA UNDERGROUND, de Tim ALSIOFI
11 minutes, 2019
Production : Bidayyat for Audiovisual Arts (Liban)

Alors que les bombes artisanales pleuvaient sur la Ghouta, les civils trouvaient refuge dans le sous-sol de leurs maisons. J’étais parmi eux. Armé de ma caméra, j’ai tenté de filmer ce que je ne pouvais exprimer par les mots.

Né à Douma, dans la campagne de Damas en 1994, Tim ALSIOFI étudie le son et la musique. Il n’a pu terminer ses études en raison du blocus imposé à la ville de Douma et de la Ghouta orientale. Il a été forcé de s’exiler en 2018. Pendant cette période, il travaille en tant que réalisateur et ingénieur du son au Russel Studio à Douma (2014-2018). Il travaille également en tant que présentateur et reporter pour plusieurs stations de radio locale et internationales. Après ses débuts dans la photographie de terrain en 2013, il participe à l’envoi d’images depuis le cœur de la Ghouta orientale vers de nombreuses agences de presse. Il fait partie de l’équipe de Sam Lenses et Russel Studio, et est membre fondateur du projet caritatif Humanity in Syria. Tim a aussi travaillé en tant que vidéaste et chef opérateur pour plusieurs courts et longs-métrages documentaires. “Still Recording” est l’un de ses derniers projets (2018, lauréat de cinq prix à la Semaine de la Critique à Venise). Il a filmé et réalisé le court-métrage “Sons of War” et “The Flute and the Cemetery” pour Orient TV.


Mention spéciale ASBU

CHAINED – AGORÁ II (Enchaînés – Agorá II), de Yorgos AVGEROPOULOS
92 minutes, 2020
Production : SmallPlanet Productions (Grèce)
en coproduction avec Westdeutscher Rundfunk (WDR) (Allemagne),
en collaboration avec Arte (Allemagne, France)

La pandémie de Covid-19 est la troisième crise consécutive que traverse le continent européen, après celle de la dette dans la zone euro et celle des réfugiés. Pendant cinq ans, le journaliste Yorgos Avgeropoulos a suivi les personnalités du gouvernement grec dans leur confrontation aux exigences d’austérité de l’UE, tandis que l’extrémisme de droite explose dans le pays et que des réfugiés affluent autour des côtes. Un virus a réussi à révéler non seulement les faiblesses du néolibéralisme – une croyance fondée sur la foi dans les marchés libres, la déréglementation – mais aussi l’échec des valeurs portées par l’Europe.

Yorgos AVGEROPOULOS est né à Athènes en 1971. Il est journaliste et réalisateur de documentaires. Il a travaillé pour les chaînes de télévision grecques. Il a été correspondant pendant les conflits en Bosnie, Croatie, Irak, Afghanistan, Kosovo et Palestine. En 2000, il a créé la série “Exandas”, avec plus de 100 documentaires qui ont été diffusés sur la télévision publique grecque et partout dans le monde. Parmi ses derniers films documentaires : “Jusqu’à la dernière goutte. La guerre secrète de l’eau en Europe” (2017), “Agorá” (2015, sélectionné au PriMed – le Festival de la Méditerranée en images en 2015), “Le signal perdu de la démocratie” (2014, lauréat du Prix Reportage au PriMed – le Festival de la Méditerranée en images en 2014), “People and Numbers” (2013), “El Sistema – Saving Lives” (2013), “Golden Times: Cassandra’s Treasure” (2012), “Black Vilva” (2012), “Charity, Diplomacy and Business” (2012), “The Midas Effect” (2011) et “Stealing from the Poor” (2011).


Prix “Moi, citoyen Méditerranéen”

Mention SUD Méditerranée – parrainée par CFI (Canal France International) :
RECYCL’ART de Asma BERRAH, du Lycée International Alexandre Dumas, Alger (Algérie)

Mention NORD Méditerranée :
LE PROCESSUS de Laura NUCERA, du Lycée Tommaso Campanella, Reggio de Calabre (Italie)


Prix à la diffusion

2M (Maroc) :

ONE MORE JUMP (Encore un saut), de Emanuele GEROSA

Retrouvez le résumé plus haut.

France 3 Corse ViaStella :

LA PASSION D’ANNA MAGNANI, de Enrico CERASUOLO
60 minutes, 2019
Production : Les Films du Poisson (France), Zenit Arti Audiovisive (Italie), Arte (France)
en collaboration avec Rai Com (Italie), en association avec Istituto Luce Cinecittà (Italie)

Qui peut oublier le visage et la course folle d’Anna Magnani dans “Rome, ville ouverte” ? Magnifique et ordinaire, comique et tragique, l’immense actrice, emblème du néoréalisme, a révolutionné la représentation de la femme. Aussi volcanique à la ville qu’à l’écran, elle a impressionné Hollywood par la puissance de son jeu et fut la première Italienne à obtenir un Oscar.
En s’appuyant sur un matériau d’archives inédites et privées, puisé notamment dans les fonds de l’Istituto Luce et de la RAI, et dans des extraits de shows télévisés, d’interviews avec les plus grands noms de l’époque, et bien sûr des extraits de films marquants, le documentaire nous plonge dans l’âge d’or du cinéma italien. Et retrace le parcours d’une actrice d’exception, qui a marqué l’histoire du cinéma.

Enrico CERASUOLO est né à Venise, en 1968. Il est diplômé en Sciences Politiques et Histoire contemporaine et président de la société Zenit Arti Audiovisive depuis sa fondation en 1992. Auteur et réalisateur de films documentaires, il a écrit et réalisé des œuvres diffusées sur de nombreuses chaînes de télévisions dans le monde et récompensées dans des festivals italiens et européens. Ses principales réalisations sont : “Last Call” (2013, 52 / 90 minutes, ZDF ARTE, Zenit, Skoftland) ; “De Garibaldi à Berlusconi” (2011, 118 minutes, ARTE France, Les Films d’Ici, Zenit) ; “La Face cachée de la Peur” (2008, 52 minutes, ARTE France, Les Films d’Ici, Zenit).

RAI (Italie) :

UNE CARAVANE EN HIVER, de Mehdi AHOUDIG
52 minutes, 2020
Production : Squaw (France), France Télévisions (France)

Dans une petite ville du Sud marocain, abrités entre les murs d’un camping, des retraités modestes s’installent tous les hivers.
Pour la première fois, ils prennent le temps de vivre et pensent échapper à une France qu’ils ne comprennent pas. Entre Maroc fantasmé et marocain imaginé, ils tentent l’aventure.
À quelques mètres d’eux, un jeune ouvrier marocain s’échappe de sa condition, porté par son apprentissage de la musique classique.
Dans un décor de ville de western, ce petit monde se frôle et croise ses peurs et ses désirs.

Mehdi AHOUDIG a réalisé de nombreux documentaires radiophoniques pour Arte Radio : pour “Qui a connu Lolita ?” (2010), il a reçu le Prix Europa du meilleur documentaire radiophonique à Berlin, et avec “Poudreuse dans la Meuse”, de nouveau lauréat du Prix Europa du meilleur documentaire radiophonique à Berlin en 2015, il remporte également le Prix Grandes Ondes à Brest en 2016. Il a co-réalisé deux films documentaires : “La parade” avec Samuel Bollendorf (Étoile de la SCAM) et “On ira à Neuilly inch’allah” avec Anna Salzberg (Mention spéciale au Festival Traces de Vies à Clermont-Ferrand).

Retrouvez toutes les informations sur le PriMed 2020 ici

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